L’Histoire des Naufragés de Saint-Malo

Présentation

Les mots de l'artiste

Les Naufragés de Saint-Malo. Tirée elle aussi des arbres et de leurs écorces, mais d’arbres morts dont les troncs ont été plantés dans le sable de la plage du Sillon, pour protéger la belle cité corsaire des colères de la mer. Ces arbres morts subissent les assauts de lames gigantesques lors des équinoxes. Les marques sur leurs troncs, comme autant de blessures, semblent faire écho aux terribles drames dont la mer a, ici, été la témoin autant que la principale protagoniste. À une époque encore récente, les naufrages n’étaient pas rares le long des côtes malouines. Nombre de mousses, matelots, capitaines au long cours ou patrons-pêcheurs dont les embarcations ont été démantelées par les vents et les rochers, se sont vus engloutis, corps et âme, par les eaux sombres et glacées qui bordent ce littoral.

À longer des jours durant ces colonnes biscornues, griffées, entaillées, fendues par les flots, vestiges d’un temple mystérieux… mon regard s’est modifié.
Bien plus qu’une barrière de protection dressée entre terre et mer, entre univers citadin et marin, entre les vivants et les morts, elles nous rapportent le témoignage des disparus qui y ont gravé leurs drames individuels, leur histoire commune.

Pour mettre ce sentiment en évidence et tisser le fil de ces histoires, aucun ajout n’a cette fois été nécessaire, mais un travail minutieux sur les lumières, les teintes et les contrastes.

Ne pouvant me passer totalement des mots, j’ai choisi ceux magnifiques de Victor Hugo, grand connaisseur du monde maritime (en particulier la Manche), qui a publié en 1866 Les travailleurs de la mer, afin d’illustrer cette collection (portfolio disponible uniquement sur demande, réservé aux expositions).