« Le drapeau aborigène, un symbole essentiel »

Parmi ceux qui découvrent la collection AVORIGINAL, certains s’interrogent sur la présence de symboles récurrents et aimeraient en connaître la signification.

Commençons par ce cercle de couleurs qui se retrouve en effet visible sur plusieurs tableaux, dont celui intitulé Country Flag, présenté ici en différentes déclinaisons.

Galerie Country Flag

Il s’agit d’une libre interprétation de ma part du véritable drapeau imaginé en 1971 par l’artiste Harold Thomas, Aborigène du peuple Luritja (Australie centrale), pour les peuples aborigènes d’Australie.

Un symbole fort : « L’homme noir sur une terre ocre sous le soleil »

drapeau aborigène

Le noir y représente les peuples aborigènes ; le rouge (l’ocre) : la terre ; tandis que le disque jaune est celui du soleil. À l’instar de la légitimation tardive de la plupart des revendications aborigènes en vue d’une meilleure égalité des droits et reconnaissance de leur culture, ce drapeau n’a été reconnu officiellement comme l’un des drapeaux de l’Australie (de la même façon que celui des Indigènes du détroit de Torres), que le 14 juillet 1995.

Un drapeau national n’a toutefois pas exactement le même sens pour les Aborigènes que pour nous.

Il est en lien avec la conception même de ce qu’est un territoire, ou « Country » pour reprendre le terme approprié. Je l’explique en préambule de mon roman, précisément intitulé Country  www.pascalvatinel.fr :

<< Concept essentiel de la cosmogonie aborigène, ce « pays » (country) n’est pas l’Australie. Dans le mode de pensée aborigène, le pays est l’endroit auquel on appartient, et non l’inverse. L’identité de l’homme véritable se confond avec son lieu de naissance spirituelle. L’homme est le gardien de sa part du Rêve. Pour en préserver la mémoire, il doit chanter la terre. Ses peintures racontent ces chants. Le lien avec son pays constitue pour l’Aborigène son unique source de bonheur et de richesse. Chassée par les Européens, la grande nation aborigène a été divisée en zones géographiques fictives, puisqu’elles n’ont aucune réalité spirituelle. Celles-ci voilent trop souvent les mémoires et interdisent de chanter la terre. >>

Remise en cause des droits et acquis des peuples aborigènes

Lors de referendum du 14 octobre dernier, 61% des Australiens ont voté contre la reconnaissance des indigènes et l’amélioration de leurs droits (notamment par la création d’un nouvel organe consultatif autochtone). Aussitôt, l’ancien Premier ministre australien de droite, Tony Abbott, a appelé le pays à réduire l’utilisation du drapeau aborigène. Il a déclaré : « Si le vote du peuple doit être respecté, cela devrait signifier l’abandon, ou du moins la réduction, des récentes concessions faites au séparatisme ». Plus question, dès lors, de « faire flotter le drapeau aborigène sur un pied d’égalité avec le drapeau national, ni de célébrer les cérémonies de reconnaissance du lien des peuples indigènes avec le territoire australien depuis des millénaires ». Ce terrible recul, sur le plan social, politique et culturel est de plus en plus défendu par l’extrême-droite montante.

La présence de ce drapeau, avec ses trois couleurs, dans plusieurs tableaux de la collection Arvoriginal était pour moi naturelle. Avec cette montée de l’intolérance en Australie, elle devient nécessaire.

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Pascal Vatinel, auteur et artiste plasticien à Paris
Je suis Pascal Vatinel
Artiste plasticien à Paris

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